La première fois que j’ai vu une geisha en personne, c’était en 2012 au Jardin d’acclimatation et j’en ai pleuré.
C’est sans doute commun d’être intrigué par les geisha : après tout, dans l’imaginaire collectif elles sont associées à la culture japonaise au même titre que les samouraïs, les ninjas et les files d’attentes sushis.
La façon dont elles sont entrées dans dans ma vie n’est pas très originale non plus : j’ai lu Geisha, le roman d’Arthur Golden, toute jeune et il m’a beaucoup marquée. Mais je ne pense pas que tous ses lecteurs aient poussé la curiosité aussi loin que moi. J’en ai lu, des fictions, des biographies, des essais, des recueils de photographies (la plupart, mais pas tous, étant chroniqués sur ce blog), pour tenter de savoir ce qui tenait des idées reçues et romancées ou de la réalité dans le mythe des geisha.
Une partie de ce qui m’attirait le plus dans la ville de Kyoto lors de notre séjour au Japon, c’est qu’elle était pour moi la capitale des geisha. Presque par coïncidence, il s’est trouvé que les deux activités que j’avais réservées autour des geisha ont eu lieu dans la même journée, et à deux pas de notre fabuleux hôtel par-dessus le marché.
Séance photo en costume de maiko (apprentie geisha)
Avant toute chose, je souhaiterais faire un point sur le débat de l’appropriation culturelle que ce genre d’expériences peut soulever. Je ne peux parler que de l’adresse où j’ai choisi de faire cette séance photo, mais dans le cadre où elle a été réalisée, tout s’est passé dans un respect total pour la culture japonaise et le mode de vie des geisha, que ce soit du côté des employées ou des clientes (de toute façon majoritairement japonaises). Toute l’équipe a vraiment eu à cœur de m’apprendre un maximum de choses, et m’a accueillie chaleureusement.
Ce point évacué, comment se passe la séance ? Après avoir choisi le type de poses dans lesquelles nous serions pris en photo, je suis partie au vestiaire (avec casiers pour conserver nos affaires en sécurité) : on nous donne un vêtement à enfiler au-dessus de nos sous-vêtements, ainsi qu’une paire de chaussettes à orteils. L’étape suivante dure environ 40 minutes : le maquillage…
Voir mon visage et mon cou peints tout en blanc, bouche et sourcils compris, est une expérience qui pourrait être assez traumatisante si l’adorable maquilleuse ne s’était pas empressée de rajouter des touches de couleur à ma fantomatique apparence. Arrive ensuite une lourde perruque, avec une pensée pour les maiko et geiko qui portent leurs coiffures plusieurs jours d’affilée…
Pour celles qui n’ont pas la noire et brillante chevelure des geisha comme moi, un spray est prévu pour unifier les zones où la perruque est fixée (dans mon cas, il a également fallu lisser quelques mèches).
J’ai ensuite rejoint mon compagnon et instantanément regretté de ne pas avoir filmé sa réaction. Nous avons choisi ensemble mon kimono et, comme pour les véritables maiko, j’ai été assistée pour enfiler (et bien serrer !) les différentes couches nécessaires à ma tenue, puis pour nouer mon obi (ceinture).
J’ai enfin choisi quelques accessoires pour ma coiffure (les maiko ont un style plus coloré et richement accessoirisé que les geiko, plus sobres et matures dans leurs choix vestimentaires. Techniquement, je suis bien trop âgée pour être une maiko…) et un sac.
A ce stade, se déplacer devient un vrai challenge, et les escaliers pour se rendre à la cour où nous devions prendre nos photos furent une étape supplémentaire venue renforcer mon admiration pour les geisha.
Après la séance avec la photographe, nous avons eu dix minutes pour prendre nos propres photos, mais toutes nos photos sont loin d’être aussi belles que celles de la photographe. Conseil : ne souriez pas en montrant vos dents, le maquillage blanc n’a pas que des avantages !
Pendant que vous vous démaquillez, lavez les cheveux dans un évier (pour retirer le spray !) et vous changez, on vous imprime quelques-une des photos prises durant la séance. Le reste vous sera remis sur CD (ou clé USB contre un petit supplément).
Le tout nous a merveilleusement occupé pendant la majeure partie de la matinée. Je vous conseille vivement de profiter d’être dans le quartier pour vous initier au yuba dans un restaurant voisin : dit comme ça, la peau de tofu n’a pas l’air si attractive que ça… Mais croyez-moi, cela va changer votre vision du tofu !
Tarifs et FAQ sur le site Maiko and Geisha Makeover Experience AYA
Dîner en présence d’une maiko
Même si les règles semblent s’assouplir de nos jours, il est assez coûteux de s’offrir la compagnie d’une geisha, et il faut qui plus est être recommandé pour solliciter leurs services. Kyoto étant très touristique, il existe néanmoins de nombreuses offres pour prendre le thé et/ou des photos avec des geisha, ou assister à leurs danses. Ces offres sont plus ou moins avantageuses, j’ai fait une longue étude de marché avant de choisir Enchanted time with maiko qui me semblait avoir le meilleur rapport qualité-prix.

Les manches des kimonos des maiko sont plus longues que celles des geiko
Même si je n’irais pas jusqu’à dire que ce n’était pas cher, nous avons eu droit à un repas complet avec boissons à volonté, à un échange avec la maiko (avec l’aide d’une traductrice) à qui nous avons pu poser toutes nos questions, et nous avons pu jouer à des jeux traditionnels avec elle et la voir danser comme cela se fait à une véritable soirée avec une geisha, pour un prix que j’ai déjà vu pour n’avoir qu’une photo avec l’une d’entre elles.
J’étais bien sûr très émue, et même si j’ai perdu contre notre maiko à l’équivalent japonais de pierre-papier-ciseaux (en chanson !), j’ai appris beaucoup de choses et passé une soirée mémorable.

Et bien sûr quand tu perds, tu bois.
Soirée organisée au restaurant Enraku, toutes les infos sur le site web !
1 commentaire
Merci pour ce partage !!!!