Dès l’introduction de Walt Disney l’enchanteur, documentaire réalisé par Sarah Colt en 2015, le ton est donné. Il est question du caractère ombrageux de Walt et de son envie de ressembler à son personnage public, son image d’homme facile à vivre et accessible. Pas question de dresser un portrait complaisant du créateur et de son œuvre. Il s’agit de faire la lumière sur ses zones d’ombre.
Première partie : de l’expérimentation dans l’animation à la désillusion
Je regrette cette tendance du documentaire à se focaliser sur les polémiques qui émaillent la carrière de Walt Disney. Néanmoins, il y a deux points positifs qu’on ne peut pas enlever à Walt Disney l’enchanteur.
D’abord, on y voit de très belles photos et vidéos d’archives.

Ensuite, les interviews qui rythment la narration présentent des historiens et biographes sérieux et renommés. On retrouve par exemple Neal Gabler, auteur d’une formidable biographie de Walt Disney.
La première partie du documentaire passe donc rapidement sur la jeunesse de Walt Disney. Elle se concentre ensuite sur les premiers succès et déconvenues des studios Disney. C’est dans sa relation avec ses collaborateurs que les contradictions de Walt Disney sont les plus évidentes.
D’un côté, son envie de créer un environnement familial protégé et favorable à la création, la recherche constante d’un sentiment de communauté. De l’autre, son exigence qui pousse jusqu’à l’intransigeance, son attention au détail et sa difficulté à déléguer.
C’est sur les grèves des salariés des studios Disney dans les années 1940 que le documentaire se penche le plus longtemps. Son côté paternaliste, le fait qu’il incarne le self-made man par excellence l’empêchent de comprendre les revendications sociales de ses salariés. Il pense leur avoir tout donné. D’après le documentaire, les animateurs bénéficiaient d’avantages sociaux extraordinaires, en décalage fort par rapport aux postes moins créatifs tels que les coloristes.
Se sentant trahi, il laisse son frère Roy remédier à la situation et se détache progressivement de l’animation.
Deuxième partie : la télévision en renfort du projet Disneyland
Dans le style très académique qui caractérise le documentaire, on suit Walt Disney dans son nouveau hobby : les trains miniatures.

Son moyen de décompresser finit par l’inspirer quand il se dirige vers sa nouvelle lubie : la création d’un parc d’attractions. Mais là encore, Walt Disney est un perfectionniste et il lui faut les moyens à la hauteur de ses ambitions. C’est la télévision qui financera Disneyland.

C’est également la télévision qui gravera dans les mémoires ce sympathique personnage d’oncle Walt.
La question reste ouverte : à quel point le véritable Walt lui ressemblait-il ?
Où regarder le documentaire Walt Disney l’enchanteur ?
Vous pouvez regarder gratuitement le documentaire Walt Disney, l’enchanteur en replay sur Arte jusqu’au 9 septembre 2020. Il est également disponible à l’achat ou en location sur la boutique VOD Arte.