Pour ceux qui ne connaîtraient pas Netgalley, il s’agit d’un site sur lequel on peut recevoir des e-books contre une critique.
C’est avec grand plaisir que je me suis réinscrite au challenge Netgalley : son but est de proposer des e-books en accès libre (habituellement, il faut candidater et attendre la validation de l’éditeur, et croyez pas que ceux-ci n’acceptent que les critiques dithyrambiques : j’ai déjà été acceptée plusieurs fois par un même éditeur alors que certains de mes avis n’avaient rien de positifs !) pour que les chroniqueurs inscrits puissent en lire et critiquer un maximum en un mois.
Mon premier ouvrage de cette deuxième édition est donc La mémoire des vignes, aux éditions du Cherche-Midi.
Deux intrigues se déroulent en parallèle dans ce roman : les boire et déboires de Kate à notre époque, qui s’emmêle entre ses ambitions professionnelles et son passé amoureux dont les cendres sont ravivées, et le quotidien tragique d’Hélène, jeune fille de vigneron dont le futur est anéanti par la guerre et une belle-mère que Cendrillon ne lui envierait pas.
J’ai lu dans d’autres critiques que la mienne que ce livre était qualifié de « page turner », et je ne nierai pas d’avoir été avide de connaître la destinée d’Hélène, de ses proches aux portraits superbement nuancés, et les conséquences de ses choix cornéliens.
En revanche, je suis restée assez indifférente aux problèmes de l’héroïne : j’ai peiné à comprendre son obstination à passer son examen de Master of Wine alors que sa passion pour le vin ne m’est pas apparue clairement, je n’ai pas senti l’alchimie entre elle et son ex, et je n’ai pas réussi à m’attacher à sa famille ou à détester sa rivale, un peu trop caricaturale. Par-dessus le marché, pour une connaisseuse de la France, j’ai trouvé que l’auteure s’attardait lourdement sur des clichés du Français macho et peu ouvert sur le Monde dont je me serais bien passée.
Pourtant, sans ces allers-retours entre la France des années 40 et la Bourgogne de nos jours, la révélation de l’histoire d’Hélène aurait-elle été aussi palpitante ? Qu’adviendrait-il de cette réflexion sur l’héritage familial ? Comment profiterait-on de cette plongée à l’évidence bien documentée dans l’univers du vin ?
Alors, certes, la romance n’a pas pris sur moi, mais je me suis laissée emporter par la partie du roman qui abordait avec délicatesse un sujet trop peu évoqué : ce qu’il est advenu des femmes que l’on a accusées de collaboration avec l’ennemi après la guerre.