Il y a dans cet ouvrage un motif récurrent que je tends moi-même à commencer à remarquer dans mon quotidien : quand on commence à s’intéresser au chamanisme, les coïncidences se multiplient.
Dans les épisodes précédents, je vous ai déjà raconté comment je me suis intéressée au chamanisme via une interview d’Amélie Nothomb, qui parlait de Corine Sombrun, laquelle était également abordée par Claire Barré dans Pourquoi je n’ai pas écrit de film sur Sitting Bull…
Plusieurs livres plus tard (dont ceux de Corine Sombrun), je crois bien qu’on peut ranger le chamanisme dans la longue liste de mes lubies, avec les geisha, tout ce qui touche à Disney et Elizabeth Iʳᵉ. Je laisse à qui a du temps à perdre le loisir de chercher une logique dans la nature de mes obsessions éclectiques, j’ai renoncé depuis longtemps à comprendre. Je me contente de lire avidement et parfois d’en rendre compte pour un hypothétique lecteur qui partagerait ma curiosité.
C’est une fois de plus Netgalley qui m’a amenée à lire Femmes chamanes, d’Audrey Fella, ma demande de lecture pour critique ayant été peu après acceptée par Mama éditions. Et devinez qui j’y retrouve ? Corine Sombrun fait bien entendu une apparition, de même que Claire Barré qui est une des femmes interrogées par l’auteure pour témoigner sur son expérience du chamanisme.
Mais concentrons-nous sur le livre dont il est question. L’auteure, journaliste de profession, vise à répondre aux questions suivantes : quelle est la place des femmes au sein du chamanisme ? Y sont-elles prédisposées et y a-t-il des spécificités dans leur pratique ? Pour cela, elle narre sa rencontre avec Maud Séjournant, Claire Barré donc, Lorenza Garcia, Myriam Beaugendre, Brigitte Pietrzak et Sandra Ingerman, et retranscrit leurs échanges en mettant l’accent sur leur vision du chamanisme et de la féminité, ainsi que sur le message que le chamanisme peut apporter à nos sociétés occidentales contemporaines.
On y retrouvera également le thème de la maternité de par les préoccupations personnelles de l’auteure au moment de l’écriture, mais aussi des parallèles fréquents avec la religion catholique, qui a fortement marqué l’itinéraire de l’auteure mais aussi de certaines des femmes qu’elle a interviewées.
Pour ma part, si j’ai apprécié l’intention de l’auteure de ne pas réduire la femme à une mère potentielle, ce n’est pas la partie qui m’a le plus intéressée. D’autres thèmes en revanche m’ont davantage parlé. On notera par exemple que le chamanisme est un terme qui englobe des pratiques très différentes sur différents continents, basées sur des contextes culturels et naturels variés, et qui ne se réduit pas à des rituels spectaculaires. C’est un mode de vie, avec des messages à ne plus ignorer sur notre lien avec notre environnement.