Pour ceux qui me lisent (ou me suivent sur un réseau social quelconque) depuis quelques temps, vous connaissez ma passion pour La jeunesse de Picsou, la BD de Don Rosa qui raconte les jeunes années de Picsou. Il y a peu, j’ai été contactée par Hugo et Adrien suite à mon article sur le documentaire Le mystère Picsou de Morgann Gicquel (dans lequel vous pouvez d’ailleurs me voir témoigner).
Hugo et Adrien ont un projet pour le moins intrigant : ils souhaitent adapter une aventure de Picsou imaginée par Don Rosa en court-métrage… Et en live action, avec des acteurs tout ce qu’il y a de plus humains.
Comme vous j’imagine, je me posais plein de questions… Alors ils y ont répondu !
Projet « Retour à la case mémoire » : l’interview d’Hugo et Adrien

Qui êtes-vous et comment vous êtes-vous rencontrés ?
Hugo et Adrien, 2 assistants réalisateurs de métiers, réalisateurs à leurs heures perdues, fondus de ciné et de Ducks depuis leur plus jeune âge !
Hugo a travaillé sur le long métrage Méandre, le téléfilm Diane de Poitiers, la série Sisbro et Plus belle la vie. Adrien quant à lui, a à son actif des longs métrages comme Je te veux moi non plus, Rodéo, Nos Frangins, mais aussi les séries Vestiaires, J’ai Menti, Le Voyageur…
Nous nous sommes rencontrés à Paris en 2018 sur un tournage, on découvre alors notre passion respective pour Picsou & Cie. Chacun a fait son bout de chemin tout en continuant à se suivre l’un l’autre. Au moment de lancer le projet, notre collaboration nous a paru évidente !
Comment avez-vous eu l’idée de ce projet ?
A la base c’est un constat qu’on partage – on pense – avec beaucoup de fans : les aventures de Picsou, et notamment celles de Barks et de Don Rosa, ont un côté très cinématographique (et ce n’est pas George Lucas et Indiana Jones qui diront le contraire !)
Ensuite, l’idée de les transposer en humain, c’est notamment suite aux discours que peut tenir Don Rosa dans différentes interviews : pour lui, il n’a jamais considéré ces personnages comme de simples “talking ducks” : s’ils ont effectivement une apparence animale (comme les protagonistes des fables de La Fontaine), leur palette d’émotions est terriblement humaine.
Et ça nous a donc paru l’angle idéal : cela permettait de conserver l’essence de l’univers, tout en allant nécessairement au-delà de la simple transposition. Puisqu’ils devenaient des humains, il fallait repenser ces personnages et proposer une véritable adaptation, avec un parti pris et des changements.
Quelle histoire de Don Rosa avez-vous choisie, et pourquoi ?
Il s’agit de Oublie ça ! Elle a un vrai format de court métrage : très dynamique, unité de temps et de lieu (pas de trésors perdu au 4 coins de la planète), beaucoup de gags très visuels…
Après, l’histoire nous a servi de base mais on a beaucoup écrit autour : on garde le principe d’amnésie sélective et quelques gags, mais certains personnages sont différents (Gripsou à la place de Miss Tick, Géo Trouvetou et un Rapetou en plus), le début et la fin sont totalement changés.
On est allés en fait puiser dans tout un tas d’autres aventures, pour proposer une histoire en partie inédite, et qui adapte surtout l’essence de l’univers (avec, bien sûr, plein de clins d’œil).
Et avec un défi supplémentaire : nos personnages ne sont pas Picsou, Donald etc., mais des êtres humains qui rappellent nos canards favoris. On ne peut donc pas juste commencer le court comme une histoire où tous les personnages et les situations sont parfaitement en place et connus de tous : il faut recontextualiser !
Parlez-nous de l’équipe qui travaillera sur le film !
On a déjà une belle bande de passionnés avec nous, constituée depuis 2018 au fil de rencontres sur des tournages, des évènements pop culture… ou internet.
La première à rejoindre le projet était Alice Rovai, une dessinatrice italienne, qui adore croquer la famille Duck… en humain ! Evidemment cela nous a paru naturel de lui proposer de prendre part au projet, et elle nous a fait la toute première conceptualisation des personnages.
Un peu après, Andréa Herreman, en charge des accessoires : une immense passionnée, qui nous recrée tout un tas d’éléments tirés des BD, avec un réalisme saisissant (montre, lampe, Dissoutou, en ce moment le vélo volant de Géo..)
Ces deux-là offrent d’ailleurs de belles récompenses pour le crowdfunding : dessins originaux et figurines de la famille Duck en résine, faites main !
Citons ensuite Marie-Lou Monnot, costumière, et atout de choc pour réussir ce défi de transposer des personnages de BD dans le monde humain : avoir des costumes qui ne soient pas du copier coller (les acteurs étaient moyennement chauds pour se balader les fesses à l’air !) mais qui rappellent au premier coup d’œil le personnage de papier.
Jean Chaffard-Luçon, scénariste pro… et grand fan de Picsou ! Entré sur le projet en fin d’année dernière, il a permis d’apporter une incroyable plus-value au scénario et notamment au niveau des dialogues : c’est un excellent dialoguiste !

Divers artistes ont collaboré avec nous le temps d’une ou plusieurs illustrations (Fred Grivaud, Nicolas Stefadouros, Kioolasal, Knygraphy…). Attachés au projet de manière plus régulière, Maxime Gérome qui a réalisé les 2 affiches, et Timothée Rouxel qui a notamment fait les logos de chaque personnage.
Enfin, Nathan Calame s’est occupé avec brio de la musique du teaser (qu’on a pu tourner grâce à l’aide précieuse de Fred Casellas, chef décorateur)
Pour ce qui est des acteurs, que des rencontres de tournage, et des évidences à chaque fois : Jimmy Conchou en Damien / Donald, Aurélien Cavagna en Grégoire / Géo, et Damien Jouillerot en Lucien / Rapetou.

Quelles seront les prochaines étapes pour vous ?
La première, la plus important, c’est ce crowdfunding. Comme c’est un film de fan, il ne peut qu’être à but non lucratif, ce qui rend la recherche de boîtes de production très compliqué (ou alors soumise à de nombreux compromis).
Et le film est ambitieux : 40 pages de scénario, des décors fournis, des scènes de voiture… Même si pour le moment tout le monde est bénévole, certains coûts sont incompressibles et on a besoin d’une certaine somme : c’est pour ça qu’on fait appel aux fans, pour pouvoir leur faire, sans concession, ce cadeau qu’on prépare maintenant depuis un moment !
Niveau acteurs, on est en phase de validation pour les rôles restants.
Et on participe également à différentes conventions jusqu’à fin juin : Kamo Con à Dijon ce week-end, Vide grenier Geek à Vesoul, Geek Expo Grand Genève à Annemasse, Geek Unchained à Strasbourg… Et même Torino Comics en Italie !
Et après, évidemment, la préproduction et le tournage !
Une fois le court métrage tourné, comment sera-t-il diffusé ?
Avant-première à Paris et on espère, d’autres en France, avec un lien privé pour ceux qui participent au crowdfunding. Le film sera mis à disposition gratuitement sur internet une fois que le film aura fini sa vie en festival.
Imaginez-vous une suite au projet ?
Une suite, on adorerait, clairement… et on a déjà quelques idées, notamment avec Miss Tick et Gontran : il y a tellement à adapter dans cet univers. Mais il faut voir quelle sera la réception du public. En tout cas, s’ils en demandent plus, on répondra présent !
Et Don Rosa dans tout ça ?
Je (Hugo) lui en ai parlé pour la première fois en 2018, quand j’étais allé le voir aux Etats-Unis. Il était curieux de voir l’évolution du projet, m’a dit qu’il suivrait ça de loin.
On lui a évidemment demandé son accord, mais il a toujours répondu qu’il n’avait aucun accord à nous donner : ni les personnages, ni même l’histoire, ne lui appartiennent !
Mais savoir qu’il suit le projet de loin (il avait vu notre teaser) est déjà génial ! On espère vraiment pouvoir lui montrer quand ça sera fini, et avoir son avis dessus !
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